Jacques Datin, né le 14 juin 1920 à Saint-Lô et décédé le 24 août 1973 à Saclas, est un compositeur français qui a profondément marqué la chanson francophone du XXe siècle. Pianiste de formation, il commence sa carrière dans l’univers du cabaret parisien où il rencontre le parolier Maurice Vidalin, avec qui il formera un duo inséparable durant plus de quinze ans.
Leur collaboration débute dans les années 1950 et donne naissance à une série impressionnante de chansons devenues des classiques, interprétées par les plus grandes voix de l’époque. Parmi elles, « Zon zon zon » (chantée par Colette Renard), « Les Boutons dorés » (popularisée par Jean-Jacques Debout et reprise par Barbara), ou encore « Julie » pour Marcel Amont.
Jacques Datin s’illustre également sur la scène internationale : en 1961, il remporte le Concours Eurovision de la chanson pour le Luxembourg avec « Nous les amoureux », interprété par Jean-Claude Pascal. L’année suivante, il décroche la troisième place avec « Petit bonhomme », chanté par Camillo Felgen.
Ses talents de compositeur séduisent de nombreux artistes emblématiques comme Édith Piaf, Juliette Gréco, Claude Nougaro (« Le Jazz et la Java », « Une petite fille »), Serge Lama, Serge Reggiani, Françoise Hardy ou encore France Gall. Son style musical, à la fois mélodique, expressif et toujours au service du texte, lui vaut l’estime de ses pairs et plusieurs distinctions, dont le Grand Prix SACEM en 1960 et un prix posthume pour « Les Petites femmes de Pigalle » en 1974.
Jacques Datin compose également pour la télévision, notamment pour l’adaptation française de La Mégère apprivoisée en 1964, et participe à des émissions culturelles dans les années 1970. Aujourd’hui encore, une rue à Saint-Lô porte son nom, témoignage de l’héritage musical laissé par ce compositeur discret mais influent, qui a su allier finesse harmonique et efficacité populaire.